FUTILE.
De temps à autre, j'aime prendre un bain de bonne humeur, à condition qu'elle trouve sa source dans l'intelligence, la lucidité, la finesse, l'émotion à l'occasion et, toujours, dans le regard acéré et la langue bien pendue d'un observateur particulièrement vigilant de ce monde quotidiennement décalé. Et pour cette fois, je m'en remets à François Morel dont je viens de lire le recueil de ses chroniques diffusées sur l'antenne de France Inter, de 2011 à 2013.
Trois minutes chaque vendredi matin, seulement trois minutes, mais qui en valent bien davantage au regard de la qualité d'analyse de cet humoriste-observateur-philosophe... que nous aurions tort de sous-estimer.
Caustique, cinglant, provocateur, agaçant, émouvant, poétique, éclectique, curieux de tout, taquin, amusant, léger, mais parfois presque impitoyable, il se voudrait futile quand il est avant tout tout à fait utile, et toujours parfaitement humaniste...
Pour l'avoir religieusement écouté sur scène, voilà une quinzaine d'années, dans ce que l'on appelle aujourd'hui un "stand up", je me souviens parfaitement de l'interminable tonnerre d'applaudissements qui a ponctué la fin de sa prestation... et du fait que je suis sorti de là persuadé d'avoir approché ce soir-là, un type rare. Rarissime.
François Morel