Avec Pierre Zylawski, des livres, des lectures, des gens... Bienvenue.

Pour oublier, l'espace de quelques secondes, les ravages de la Covid, le réchauffement de la planète, les taxes... et les impôts... et les taxes...

A peine rentré d'une interminable croisade, l'épouse cloîtrée en son château se jette aux pieds de son seigneur et maître, pour aller droit à l'essentiel :

     - Dites-moi, mon bon ami, pendant toutes ces années m'avez-vous été fidèle ?

Lui ne compte pas s'embarrasser de discours inutiles :

     - Souvent, ma mie, souvent.

Au retour de nos modernes croisades, n'oublions pas, restons courtois...

Je lis peu d'essais, et encore moins d'essais historiques. Et pourtant, celui-ci, si je ne l'ai pas lu deux fois, c'est simplement que j'ai manqué de temps.

Bien sûr, on sait tous et depuis fort longtemps, que nos rois de France n'étaient assurément pas des modèles de fidélité ou de vertu ! Loin s'en faut ! Et dans ce domaine, entre autres, le bon Henri IV et le bien aimé Louis XV ont établi des records difficiles à battre.

Il n'en est pas moins vrai qu'au terme de cet essai de Marc Fourny on ne peut s'empêcher de reconnaître qu'on était bien loin du compte ! Miséricorde ! A ce point, on en vient à se demander si les moeurs sous les ors de Versailles ne relevaient pas, carrément, de la science-fiction !

Louis XIV, Louis XV, Louis XVI, les reines, les princes, les dauphins, les maîtresses, les favorites, les amants... Marc Fourny nous entraîne dans cette invraisemblable saga, comme s'il y était, l'oeil rivé au trou de la serrure... mais, au grand jamais, sans l'ombre d'une vulgarité.

Confidentiel, bien entendu...

Marc  Fourny

Arthur a treize ans. Le jour de son anniversaire, son père le convoque dans la salle des gardes du château familial, le Clos Lucé, à Amboise, où jadis François 1er accueillit Vinci au soir de sa vie. Il lui dit :"A partir d'aujourd'hui, tu as le droit d'aller dormir dans le lit de Léonard, cela te donnera des idées."

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la recette était excellente, puisque le jeune Arthur devenu Gonzague a écrit plusieurs dizaines d'ouvrages hyperdocumentés et rédigés dans une langue qui mérite mille bravos.

Dans ce château où Gonzague-Arthur a vécu une grande partie de son enfance et de son adolescence, l'esprit du génie italien hante encore les lieux, le passé et le présent, le songe et la réalité se confondent, laissant l'Histoire battre au rythme des coeurs des membres de cette famille hors du commun.

Entre rêve et réalité, commence alors pour ce garçon de treize ans une étrange relation avec le génie italien faite d'énigmes et de secrets... et, ce qui ne gâte rien, le lecteur découvre une foule de petits faits historiques pour le moins méconnus... Bref, un régal dont on sort étonné d'avoir beaucoup appris.

Gonzague Saint-Bris est décédé, en 2017, dans un accident de voiture. Quelques années plus tôt, je l'ai rencontré au salon du livre du Touquet. Ce jour-là, tout au long du repas de midi offert aux auteurs, j'ai eu l'impression d'être assis en face d'un dandy venu d'un autre siècle... Etonnant.

Nous sommes de l'étoffe dont nos rêves sont faits.   Shakespeare.

                      Nous avons donc tous intérêt à rêver... et encore rêver...

Je m'appelle Milanollo, et je suis né en 1728 sous les doigts experts d'Antonio Stradivari... Je suis donc un violon - un Stradivarius - et sous la plume de Jean Diwo je suis doué de parole, de souvenirs, d'émotions...

Et j'en ai vécu, des aventures, en presque trois siècles d'existence ! J'en ai connu, des virtuoses qui m'ont fait vibrer aux quatre coins du monde ! Jean-Sébastien Bach, Viotti, Dragonetti, le grand Paganini, l'extraordinaire Térésa Milanollo, ou Pierre Amoyal, plus proche de nous...

J'entends encore ces salles combles debout, capables de nous ovationner tout au long de 18 rappels !!! Comment pourrais-je oublier ?

Sachez encore qu'en ouvrant ce livre, dès les premières pages vous devenez ce violon exceptionnel : simplement parce qu'il raconte sa vie en disant "je", et qu'il est difficile pour le lecteur de ne pas s'identifier à ce narrateur hors du commun.

Enfin, si cette oeuvre a besoin d'une apothéose, allez donc sur internet voir et écouter ce Milanollo légendaire, joué par son actuel propriétaire, Corey Cerovsek...

Jean  Diwo.

Là où il y a de la musique, il n'y a pas de place pour le mal.     Cervantès.

                                                                                       Espérons qu'il a raison...

Rassurez-vous, ça ne fait pas mal... Un palimpseste c'est simplement un parchemin dont on a effacé la première écriture, pour pouvoir le réutiliser et écrire un nouveau texte.

Quant à Archimède, souvenez-vous, c'est cet ancien qui trouvait des principes, au fond de sa baignoire ! Vous y êtes ? Euréka !

Dès les premières lignes, Eliette Abécassis nous emmène au 45 de la rue d'Ulm, dans la prestigieuse Ecole Normale Supérieure, dont on découvre quelques particularités - les thurnes, les Ernest, le Pot, les caïmans, l'Aquarium, le bocal - en compagnie de quatre jeunes normaliens profondément choqués par la découverte de cadavres rituellement dépecés...

Le commissaire Masquelier, la professeure de philo Elsa Maarek et Joachim, son étudiant préféré, vont devoir affronter les tours et les détours d'une enquête tortueuse aux multiples ingrédients : l'Antiquité, Platon, les sacrifices d'Eleusis, l'ésotérisme, l'obsession criminelle... et on voyage... on voyage... Alexandrie, Constantinople, Syracuse, Jérusalem...

Avec constamment à l'esprit la volonté de découvrir le code secret contenu dans la ribambelle de décimales du nombre Pi : 3,1415......... Et l'affaire n'est pas mince ! Laissez-vous tenter...

Eliette Abécassis

La chute n'est pas un échec. L'échec, c'est de rester là où on est tombé.    Socrate.

                             Et dans la foulée le bon vieux Socrate a inventé le verbe rebondir...

Un livre dont je me souviendrai longtemps, tant sa lecture m'aura accroché, de la première page à la dernière. Un modèle de lucidité, une connaissance du monde bien au-delà du sens commun, une capacité d'analyse jamais en défaut, un humour très souvent sous-jacent et, peut-être surtout, un siècle raconté par un conteur hors pair dans une langue qui, manifestement, fuit les discours prétentieux...

Bref, un modèle. Auquel je laisse respectueusement la parole.

J'ai fait appel à des événements connus, en m'efforçant souvent de dire ce qu'on ne dit pas d'habitude. J'y ai ajouté des épisodes personnels que je suis parfois le seul à connaître. J'ai glissé, ici et là, une seule phrase, une simple anecdote, une drôlerie qui me paraissait éclairante.

L'ensemble fait un peu désordre, on dirait un siècle éparpillé, contrasté, où chacun a déjà oublié ce qui le gênait.

Je me méfie des ouvrages d'histoire bien rectilignes, bien structurés, où la réalité a été mise en ordre, où les événements se succèdent avec une logique impeccable.

Et c'est surtout, je crois, un livre sur l'oubli. Aucun de nous n'y échappe, aucune mémoire n'est infaillible, aucun regard n'est juste et clair.

Jean-Claude  Carrière

Si Gibraltar est un détroit, qui sont les deux autres ?

                    C'est un apophtegme... pour sourire, bien sûr...

En Iran, dans un édifice religieux, un vieux monsieur accroché à ses béquilles s'extrait péniblement d'un groupe de fidèles recueillis, et il s'approche en claudiquant de la statue d'un saint guérisseur fort réputé.

Au pied de la statue, un tronc attend les offrandes.

L'homme sort alors sa carte bleue et l'introduit dans l'ouverture en fente du tronc.

Il lève la tête, fixe la statue du saint dans les yeux et dit :"Quand tu m'auras guéri, je te donnerai le code" !!!!!!!!!

Toujours en Iran, une histoire censée être drôle :

La scène se déroule dans la bibliothèque d'une prison.

Un détenu s'approche du responsable, et demande :

- Vous avez ce livre ?

- Non, répond l'autre, mais on a mieux : on a l'auteur !

Quand j'étais jeune, j'étais très con. Je suis resté jeune.    Jean-Claude Van Damme.

                                                         Au moins, il ne se cache pas derrière son petit doigt.

Il dit non avec la tête

mais il dit oui avec le coeur

il dit oui à ce qu'il aime

il dit non au professeur

il est debout

on le questionne

et tous les problèmes sont posés

soudain le fou rire le prend

et il efface tout

les chiffres et les mots

les dates et les noms

les phrases et les pièges

et malgré les menaces du maître

sous les huées des enfants prodiges

avec les craies de toutes les couleurs

sur le tableau noir du malheur

il dessine le visage du bonheur.

                                                                          Jacques Prévert.

Tous ceux qui ont, depuis les petites classes de l'école primaire, connu des difficultés scolaires récurrentes et toutes les peines qui les accompagnent devraient lire ce roman... Mais font-ils partie de ceux qui lisent, un peu, beaucoup... pas du tout ?

Depuis son radiateur au fond de la classe, Gustave, ce jeune rêveur, observe les oiseaux dans la cour, ou scrute les aiguilles de la pendule... Et à force d'entendre qu'il est un cancre, il finit par s'en convaincre.

Jusqu'au jour béni où Céline Bergamote, une enseignante tout à fait hors normes, décide d'empoigner ce Gustave par le col et par le coeur, afin de l'aider à vaincre l'impossible...

Commence alors un parcours initiatique, semé d'embûches, truffé d'émotions fortes et de bons sentiments... un cheminement qui nous emmène, quinze ans plus tard, à un épilogue au cours duquel Gustave murmurera à ceux qui l'auront sorti de sa condition : "Je vous aime, tant pis pour vous."

Belle leçon.

Aurélie Valognes

Ce n'est pas votre faute si vous êtes né pauvre. Mais si vous mourez pauvre, vous en êtes responsable.   Bill Gates.

                                                                                 A lui, ça ne risque pas de lui arriver...