LIRE POUR REVER.
Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux. Il faut lire. Michel Foucault.
Et il a mille fois raison !
Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux. Il faut lire. Michel Foucault.
Et il a mille fois raison !
Alexandre le Grand, Cléopâtre, Gilles de Rais, Christophe Colomb, Molière, Marat, Raspoutine... n'en jetez plus, saurons-nous un jour toute la vérité sur ces morts aujourd'hui encore nimbées de mystère ?
Avec cet ouvrage, Philippe Charlier, médecin légiste et docteur ès lettres, aura fait ce qu'il pouvait pour apporter sa pierre à la compréhension de ces disparitions illustres. Et d'un illustre à un autre, la lecture ne manque vraiment pas d'intérêt.
Essayez donc, et vous entrerez ainsi dans les derniers instants de personnages dont l'Histoire ne sait pas encore tout. Vous ne le regretterez pas...
Philippe Charlier.
Nous sommes tous dans le caniveau. Mais certains d'entre nous regardent les étoiles. O. Wilde.
A chacun son caniveau. A chacun ses étoiles.
Jean d'Ormesson aimait beaucoup les histoires qui ouvraient une porte sur des réflexions proches de la métaphysique. A la page 40 de son autobiographie Qu'ai-je donc fait, on peut lire celle-ci :
Au fin fond de la Pologne, c'est-à-dire nulle part, une calèche s'avance sous la neige... Derrière le gros cocher, couvert d'une lourde houppelande et dont on ne voit que le dos, deux assistants aux tresses bouclées et aux longues barbes en désordre, tout en noir sous leur kippa ou sous leur chapeau de feutre, entourent un fameux rabbin et l'accablent de leurs louanges et de leur admiration.
- Mais qu'ai-je donc fait ? murmure le grand rabbin. Je suis peu de chose aux yeux des hommes. Je ne suis rien aux yeux de Dieu. Je ne suis rien. Et moins que rien.
- O rabbi ! s'écrie le premier assistant, si toi, tu n'es rien, alors que suis-je, moi, qui ne suis que l'ombre de rien ?
- Ah ! se lamente le deuxième assistant, si toi, rabbi, tu n'es rien, et si ton premier assistant est moins que rien, alors, moi, où suis-je donc ? Plus bas, j'imagine, que la poussière de la terre.
A ce moment précis, un cri déchirant provient du devant de la voiture. La calèche s'arrête. Le cocher se retourne. Les larmes coulent sur son visage. Les sanglots l'empêchent de parler.
- Oh ! balbutie-t-il avec effort, oh ! si le grand rabbi n'est rien, si son premier assistant est moins que rien, si son second assistant est très au-dessous de moins que rien, que suis-je, moi, pauvre de moi, qui ne suis qu'un misérable cocher qui n'a jamais rien fait !
Alors, du fond de la calèche s'élève la voix du rabbi : "Non ! mais pour qui se prend-il, celui-là ?"
S'il est un écrivain qui n'a jamais eu besoin de publicité, c'est bien Jean d'Ormesson. Surtout maintenant, convenons-en...
N'empêche qu'il nous reste le droit de désigner du doigt un ouvrage dans lequel on entre chez lui, en lui-même, pour découvrir de multiples aspects de sa personnalité, de son passé, de sa famille, de ses croyances...
Pour faire simple, on peut donc classer l'ouvrage parmi les autobiographies, certes, mais un esprit comme le sien va forcément bien au-delà : philosophie, spiritualité, méditation... Rien d'étonnant, en fait, dans la mesure où il s'agit de Jean d'O.
Un beau voyage, au coeur de la vie et des sentiments d'un grand témoin de notre temps avec, comme toujours, une vraie dose d'humour et de finesse.
Jean d'Ormesson
L'élégance est acceptée et admirée, parce qu'elle ne fait aucun effort pour cela. Paolo Coelho.
Et elle en est d'autant plus rare. Rarissime.
Il y a cinq cents ans : huit villageois ont été brûlés sur le bûcher.
Il y a trente ans : deux adolescentes ont disparu sans laisser de traces.
Il y a deux mois : le vicaire s'est suicidé.
Bienvenue à Chapel Croft.
Pour le révérend Jack Brooks et sa fille Flo, c'est censé être un nouveau départ...
Personnages atypiques... disparitions inexpliquées... mutisme... satanisme... sorcellerie... fantômes... un suspense de plus en plus tendu, jusqu'au dénouement totalement inattendu.
Il s'agit bien d'un pavé de cinq cents pages, mais que les fans de thriller ne lâcheront pas avant la fin.
C. J. Tudor.
Seul est vaincu celui qui renonce. Tous les autres sont victorieux. Paolo Coelho.
Pas toujours simple à appliquer.
Avec un bouquin de Jean-Paul Didierlaurent on a au moins une certitude : on ne sera jamais déçu. Jamais.
Une autre : l'originalité sera au rendez-vous, et donc aucun de ses quatre romans ne ressemble au précédent. A chaque fois, une découverte.
Cette fois, l'auteur nous emmène dans un huis-clos montagnard, tout là-haut dans une mini station de ski, ensevelie sous des mètres de neige. Une poignée de personnages plus originaux les uns que les autres, une tempête de neige hors de toutes les normes, et donc la nuit entièrement livrée aux dameuses, ces monstres de mécanique et de puissance menés par des experts quasiment considérés comme les seigneurs de ces pentes vertigineuses...
Et bien sûr les malamutes, ces gros chiens de traîneaux originaires d'Alaska, ici au coeur du roman.
Du sang sur la neige... dans une histoire très attachante. Une fois de plus.
Jean-Paul Didierlaurent
A ceux qui se sentent opprimés par la solitude, il faut rappeler que dans les moments les plus importants de la vie, nous serons toujours seuls. Paolo Coelho.
Autant se faire une raison...
Jadis, les rois de France étaient souvent affublés d'un surnom. Tantôt flatteurs, Philippe le Bel ou Louis XV le Bien-Aimé, tantôt moins agréables, Louis le Bègue ou Charles le Chauve.
Il est tentant d'accoler un tel surnom aux présidents de la Vème République. Le général de Gaulle n'aurait pas dédaigné de se voir honorer d'un Charles le Grand, François Mitterrand aurait pu prétendre à François le Hutin, ou encore Nicolas Sarkozy à Nicolas le Batailleur...
Pour le président actuel, fraîchement réélu, Emmanuel le Hardi semble le plus approprié.
Alain Duhamel, éminent journaliste que pratiquement tout le monde connaît et reconnaît, actuellement chroniqueur à BFMTV et auteur d'une vingtaine d'ouvrages, dresse ici en 280 pages un portrait et une analyse comme j'en ai rarement lu.
Un ensemble hyper documenté, une qualité de réflexion et d'analyse d'autant plus remarquable qu'on devine, à chaque page, un véritable souci d'objectivité.
Bref, si vous souhaitez multiplier par 100 votre connaissance de celui qui va nous gouverner pendant cinq ans, lisez Emmanuel le Hardi.
Devant cet homme-là, on sait juste qu'on ne peut pas détourner le regard. Quand il est là, on ne voit que lui. Effectivement, il y a des gens comme ça.
A la page 118 du roman de Gilbert Sinoué, dont je viens de parler, on peut lire l'anecdote que je transcris ici. A quelques jours des élections, je la trouve tout à fait pertinente...
Un jour, une voiture et son passager se retrouvent bloqués par un troupeau de moutons précédé d'un chien. Le berger, indifférent aux protestations du conducteur, parque ses bêtes dans un pré. Le conducteur lui emboîte le pas et, hors de lui, apostrophe le berger : "Je viens de rater un rendez-vous de la plus haute importance par ta faute. Aussi, je te propose ceci : donne-moi les dimensions de ton pré et je te dirai très exactement combien de moutons tu possèdes. Si je trouve, j'emporte l'une de tes bêtes à titre de dédommagement."
Bien que dubitatif, le berger s'exécute. L'homme sort alors une calculette, pianote avec gravité sur le clavier et annonce fièrement : "Cinquante-deux moutons." Abasourdi, le pauvre berger ne peut que s'avouer vaincu : "D'accord, dit-il en désignant le troupeau, servez-vous." L'homme se sert donc et repart triomphant vers sa voiture.
Aussitôt, le berger le rattrape et lui tape sur l'épaule : "Dites-moi, monsieur, vous ne seriez pas l'un de ces brillants technocrates qui nous gouvernent ?"
Interloqué, l'homme confirme et s'étonne à son tour : "Comment tu l'as su ?" Le berger sourit et répond : "Parce que c'est le chien que vous avez emporté."
N'oubliez pas d'aller voter...
Voilà bien longtemps que je n'avais pas lu un roman qui pose autant de questions qui devraient constituer autant de sujets de méditation. C'est vraiment tout le contraire d'un roman qui n'aurait rien à dire...
Théophane, chirurgien français de renom a réparé des centaines de coeurs malades, avant d'aller se réfugier dans la petite île grecque de Patmos, pour des raisons que l'on ne comprendra qu'à la toute fin de l'ouvrage...
D'ici là, au contact d'une poignée de personnages singuliers, les interrogations le plus souvent existentielles pleuvent : Peut-on échapper à la fatalité ? Les coïncidences sont-elles accidentelles ? Faut-il avoir souffert pour aider les autres ? Après un traumatisme, quelle chance a-t-on de rencontrer l'être qui va vous secourir ? L'animal peut-il aider un "déchiré" mieux qu'un humain ? Quels sentiments nous incitent à reprendre goût à la vie ?...
Bref, une belle histoire, intelligente, sensible, qui met en scène des personnages cabossés par la vie très finement analysés.
Gilbert Sinoué.
Lorsque la bêtise gifle l'intelligence, l'intelligence a le droit de se conduire bêtement. Gilbert Sinoué.
Sinon, ce serait trop facile...